Se rendre au contenu

Récupération d'eau de pluie sur une serre

Notre parcelle, à Sillé le Philippe, ne dispose pas de point d'eau : ni compteur, ni puit, ni mare, ni rien. Rien, à l'exception des pluies arrosant (régulièrement) nos prairies Sarthoises. Problème : il n'y a pas non plus de bâtiment, et donc pas de toit, pour récupérer ladite eau. Problème2 : il nous faut de l'eau. Si c'est possible de cultiver sans ce liquide magique, il faut quand même avouer que c'est à la fois plus compliqué, et plus hasardeux. Nous avons donc entrepris d'installer une serre, à la fois pour y produire des plants et pour pouvoir récupérer l'eau de pluie qui y tomberait. 

Eléments essentiels pour comprendre notre démarche, nous semble t'il : nous n'avons pas trouvé de documentation pour ce type d'installation, d'une part. Il nous a donc fallut expérimenter, et parfois se tromper. D'autre part, il est probable que nous ayons à déménager la serre dans 3 ans : l'investissement est pensé pour être à la fois économique, puisqu'à recommencer bientôt, et conçu pour être autant que possible déménageable. 

Nous allons ici présenter les différentes étapes du montage du système de collecte d'eau pluviale. Si vous voulez en savoir plus sur le montage de la serre, vous pouvez cliquer ici

Notre serre mesure 6 mètres par 28, soit environ 180 m² de surface au sol. 

La pluviométrie moyenne, en Sarthe, est de 690 mm/m². Notre serre devrait donc pouvoir collecter environ 115 000 litres / an. C'est bien plus qu'il ne nous en faut : vous le verrez, nous avons prévu des trop pleins. 

Pour terminer avec les chiffres, parlons du coût : 

  • La serre en tant que telle, d'occasion, nous a coûté environ 2 500 € TTC.
  • Les gouttières, de qualité très médiocre et donc de faible prix, nous ont couté 450 € TTC (environ)
  • Les adhésifs de réparations de bâches : 150 € TTC (environ)
  • Les planches et tasseaux qui servent de support auront couté 150 € (environ)
  • Les raccords PVC (coudes, tés, bouchons et autres bouts de plastique aux formes variées) : 300 € (environ), y compris les passes-parois, qui sont finalement les éléments les plus chers.
  • Les volumes de stockages, en tant que tels : budget prévu de 1200 €, à terme. En l'état, nous en sommes pour 150 €, et nous avons la moitié du volume prévu.
  • Les bâches et toiles pour protéger le stockage : environ 75 € 
  • Les deux poubelles qui servent de décanteurs : moins de 50 €. 

Précisons quand même qu'il manque à cela quelques petits achats, noyés parmi d'autres : on peut se rajouter entre 100 et 200 €. En tout, on en est donc à (environ...) 1 500 € TTC. Cette installation étant quelque peu prototypaire, nous avons fait le choix d'acheter du matériel peu cher, mais moins durable. Maintenant que l'on sait que ça fonctionne, nous ne pouvons que recommander de s'autoriser l'achat de matériaux de meilleure qualité. 

Ce coût peut être comparé à celui du raccordement à l'eau de la ville : 2 500 € TTC, d'après le devis que nous avons reçu. Il faut également ajouter à ça le prix de l'eau consommée : inexistant avec l'eau de pluie, quelques € / m3 avec l'eau de ville.

Quelques chiffres

Etape 2 : pose des crochets

Depuis l'intérieur, nous avons vissés sur les voliges des cubes en bois dont l'épaisseur correspond au diamètre des tubes de serre, soit 56 mm dans notre cas. Ces cubes sont disposés tous les 50 cm, pour supporter les crochets, et au droit de chaque ficelle. Celles-ci tendent la bâche : sans ces bouts de bois, les cordelettes ne permettent pas d'avoir une surface à peu près plane, nécessaire pour la suite. 

A chaque cube de bois, nous avons ajouté une chute de bâche. Nous aurions pu utiliser du tissu, du feutre, ou autre chose. L'idée est d'empêcher les frottements entre le bois et la bâche, au risque qu'elle ne perce.

Ensuite, depuis l'extérieur, nous avons fixé les crochets. Nous n'avons pas utilisé de vis galvanisé : il est donc possible qu'elles rouillent et ne tiennent pas dans le temps. C'est peut être une erreur !
Après la pose des crochets, y avons installé les gouttières. Du haut vers le bas : 12 m de gouttière, 1 té, 9 m de gouttière, 1 té. 


Vue de la serre, de coté. Des crochets de gouttière sont fixés sur toute la longueur.
Vue de la serre, de coté. Une gouttière est fixée, sur toute la longueur

Etape 3 : lier la bâche à la gouttière

Pour cela, nous avons utilisé de l'adhésif de réparation de bâche. C'est un scotch qui colle particulièrement fort sur le polyuréthane. Il est normalement utilisé pour réparer les trous ou déchirure. Chez nous, il est collé sur la bâche et la gouttière, liant les deux. Nous avons toutefois fait en sorte qu'il n'entre pas en contact avec les cordes qui servent à plaquer la bâche contre les arceaux de serre. Nous pourrons, ainsi, retendre au fur et à mesure des besoins !

Etape 4 : filtrer l'eau de pluie

A ce stade, nous sommes en mesure de collecter ce que les nuages veulent bien nous laisser, mais nous ne savons pas la filtrer, la stocker et la distribuer. Or, le filtrage nous semble primordiale : l'eau sera ensuite distribuée par des gouttes à gouttes. Il faut donc une eau la plus claire possible. Pour ça, nous avons installé des tamis sur chaque té. Ils permettent de trier les plus gros éléments, telles que les feuilles. 

Ensuite, les descentes de gouttière suivent un coude, qui permet à la fois de passer sous la bâche de serre, et à collecter le sable : celui-ci va se déposer dans le tube horizontal (photo de gauche ci dessous). On le vidangera une fois de temps en temps, via le té équipé d'un bouchon de visite. C'est un peu plus compliqué pour la moitié Est de la serre, dont les gouttière passent en enterré, mais le principe est le même. Nous avons simplement ajouté un regard béton de 30 x 30 cm, qui nous permet d'accéder au réseau. 



Vue de la serre, de coté. En arrière plan, une haie d'accacias et, derrière, des prairies boisées.
Vue de la serre, de face. On y distingue les arceaux, en acier. A droite, des planches de bois jaune sont fixées horizontalement. L'ensemble est couvert d'une bâche blanche, semie transparente.

Etape 1 : support de gouttière

Les gouttières doivent être supportées tous les 50 cm environ par un crochet. Or, il y a entre 2.5 et 3 mètres entre chaque arceau de serre. Nous avons donc fixé des planches, ici de voliges, sur les arceaux. Ces planches sont fixées coté intérieur, pour nous permettre d'y visser des choses plus tard, sans craindre de percer la bâche. Nous avons utilisé des vis auto-foreuses pour percer l'acier de la structure de serre. 

Les voliges sont fixées au dessus d'1.2 m de hauteur : c'est la hauteur des piscines qui nous servent de stockage d'eau. Les gouttières devaient donc être au dessus de ce niveau. Nous avons également veillé à conserver une pente sur toute la longueur de la serre. Chez nous, c'est facile : nous avons un dénivelé assez important entre le nord et le sud de la parcelle. 

Le montage

L'eau de pluie remonte ensuite jusqu'à déboucher dans une poubelle, par le dessous. Ce dernier élément permet de filtrer les matières les plus légères, soit en suspension, soit pas assez lourdes pour s'être déposées dans la partie horizontale. Le changement de diamètre réduit la vitesse de l'écoulement : une partie des particules retombera au fond de la poubelle. On pourra les vidanger de temps en temps. Les particules les plus légères, quant à elles, remontent à la surface. Le tuyau qui relie la poubelle au stockage, en tant que tel, prend l'eau quelques centimètres au dessus du niveau maximum de ce filtre : là où il y a moins de particules en suspension (photo de droite. Le niveau d'eau n'est pas au maximum, rapport à de menues fuites...). Cette partie là nous a posé quelques souci : le passe paroi qui permet de rendre la traversée basse de la poubelle étanche est en Ø 75 mm. Un diamètre peu usité. Ca n'a pas été facile de trouver le bout de tube qu'il nous fallait pour faire le lien entre les Ø 80 et 75mm. Quant à l'étancheité du passe paroi, étanche... On va devoir travailler ça !

Bon, avec tout ça, nous ne sommes pas complètement garanti d'avoir de l'eau parfaitement claire. Il faudra donc probablement une toute dernière sécurité. Mais, en tout cas, on aura enlevé la majorité des résidus, améliorant la qualité de l'eau quoi qu'il en soit. 

Etape 5 : stocker l'eau de pluie

Le stockage est réalisé à l'aide d'une piscine, achetée d'occasion. C'est le meilleur rapport volume/prix que nous ayons trouvé, mais ça manque un peu de grâce, au milieu de la serre. 

Avant de monter la piscine, nous avons préparer le sol : un petit nivelage, à la houe. C'était également l'occasion d'arracher un maximum de souches de ronciers, pour éviter qu'ils ne repartent sous la piscine. Ensuite, nous avons disposé une toile géotextile : elle empêchera à la majorité des racines et des plantes de traverser. Cette toile est, à son tour, couverte d'une bâche tissée : là aussi, l'idée est de limiter les chances que quelque chose traverse. C'est également pratique pour pouvoir nettoyer les abords de la piscine facilement. Ces deux bâches dépassent de l'emprise du stockage d'un peu plus de 50 cm en tout sens. Ainsi, si nous avions à passer un coup de tondeuse/débrousailleuse dans la serre, nous n'aurions pas à nous approcher de l'élément le plus sensible : le liner de la piscine. Ca ferait mauvais genre d'inonder la serre avec 15 m3 de flotte, en plein été... 

Pour le moment, nous ne disposons pas de bâche pour fermer la piscine, mais ça va être nécessaire. Celle-ci assurera à la fois la sécurité de l'installation, tant pour les humains que pour les petites bêtes, et évitera à l'eau de verdir. En effet, le développement d'algues se fait lorsqu'il y a de la lumière : la bâche l'évitera. 

La suite, c'est le montage du système d'irrigation. On vous en parlera le moment venu :). 


Merci de nous avoir lu. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous contacter ;) 

Et la suite ?